Mais oui, je vais bien ... { Spencer Reid }

Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale,
c'est qu'on s'y habitue.
Simone de Beauvoir

La vie était cruelle, la souffrance était mon échappatoire. Toute bonne chose avait une fin, j'étais une des mieux placé pour le savoir. Si les meilleurs moments avaient une fin, les mauvais ne se devaient-t-ils pas d'en avoir une aussi ? Alors que j'étais prisonnière de ce cercle vicieux que la vie me faisait subir, mon esprit vagabondait dans les souvenirs les moins récents de ma vie. Il cherchait, cherchait sans savoir quoi trouver. Il errait ça et là, comme un fantôme ... Comme la personne que j'étais. Je passais dans la vie des gens sans qu'ils ne me remarquent. Je n'étais qu'une brève apparition, ni marquante, ni importante. Et s'était en pensant à toutes ces choses horribles que la vie me faisait endurer que j'attendais patiemment le mal de tête qui viendrais me prendre. Je le savais, je réagissais toujours de la sorte une fois sombré dans ce mal. ~
Je sortais de mon travail par la porte de derrière d'un pas mal assuré, me demandant si je serais apte à rentrer chez moi avec ces talons si hauts. Je sentais le battement de mon cœur dans ma tempe, bruit résonant dans ma tête sans s'arrêter. La ruelle était sombre, mal éclairée, mais à première vue, il n'y avait pas un chat. Je marchais lentement, essayant de lutter contre l'obscurité qui grandissait en ce moment en moi. Comme à chaque fois ... Si seulement, si seulement une personne était assez forte pour m'aider, m'épauler. J'étais dépendante. Dépendante de trop de choses, dont l'amitié. La joie d'être avec les personnes qu'on aime m'avait lâchement laissé tombé une fois installé à Quantico. Personne ne m'avait invité à sortir, personne ne m'avais appelé. Et la peur de n'être jamais assez bien pour quelqu'un venait me ronger. Je sortais finalement de la ruelle, qui déboucha sur un coins de rue. Il n'y avait pas grand monde - j'avais au moins encore toute ma tête pour le remarquer -, mais ceux qui y étaient me dévisageait ou me demandaient si j'allais bien. « Mais oui, mais oui. Je vais bien », je disais. Mais au fond, j'aurais hurler que non, tout n'allais pas. Lentement, je traversais de l'autre côté de la grande rue et me dirigeait vers chez moi. Qu'elle idée idiote j'avais eu de le faire à la fermeture du restaurant. J'aurais très bien pus le faire une fois chez moi, ce qui m'aurait évité toute ces difficultés. Je quittais tranquillement la ville pour me retrouver en banlieue, dans un des quartiers chic de Quantico où je résidais. Je décidais d'emprunter le chemin du parc - là au moins, j'étais sure de ne pas me faire voir. Le mal de cœur que j'attendais se manifesta, tellement fort qu'il m'en donna un frisson. J'avais de plus en plus de difficulté à avancer et la sueur perlais sur mon front. J'étais accro ... Je devais pourtant arrêter ... Et c'est en pilant sur un petit caillou que mon pied défailli, et je tombais à la renverse, couché face contre asphalte, les larmes aux yeux. Pourquoi moi ? Pourquoi tout ce mal ? Je sentais la fine pluie tomber lentement sur moi, mais je ne me relevais pas. Trop stoïque, trop perdue, trop faible.

« Pourquoi .... »

Arrivais-je à dire entre deux sanglots. Un 'pourquoi' étouffé par tant de pleurs et de larmes. J'entendais au loin les balançoires pour enfants grincer et bouger au rythme du vent. J'entendais les feuilles des arbres voler. J'entendais la nature et rien d'autre. Le mal de tête persistait, me faisant encore plus souffrir. Toujours la même chose, encore et encore. Pourquoi continuais-je tous ça si les effets sur moi étaient si énorme ? La réponse était pourtant si simple ... Car j'étais dépendante.

Il faudrait un monde sans souffrances, tant mentales que physiques.
Arpentant une énième fois la rue où il habitait, Spencer Reid prenait le vent. Il était tard, il devait rentrer, il le savait ; rentrer chez lui, pour que les remords, la peur et tout un tas d’autres sentiments le submergent. Jusqu’au moment où il trouverait le sommeil, si maigre, si court soit-il. Mais retardant l’échéance, il faisait une fois de plus les cent pas devant chez lui. Veste sur le dos, yeux plongés dans l’immensité grise de l’asphalte. C’est une tâche ronde et noire qui le fit relever la tête. Il commençait à pleuvoir. Tant mieux, il voulait être mouillé. Il donna un coup de pied rageur dans sa boîte aux lettres, sans raisons apparentes. Marre, marre de ne plus trouver le sommeil, marre de ne plus comprendre ce qu’il se passait, marre d’avoir les pensées trop incompréhensibles, même pour lui.
D’un pas incertain, il se mit à marcher plus rapidement, jusqu’au moment où sa propre villa sortit de son champ de vision. Il ne savait pas où il allait, il faisait juste confiance à ses jambes.
Il arriva dans le parc. Ce lieu…Ne représentait rien en particulier. Mais c’était là où il était, là où il resterait. Il allait s’asseoir sur un banc, et certainement s’endormir, quand quelque chose retint son attention. Quelque chose était couché à terre. Quelqu’un, plus précisément. Craignant un cadavre, il courut jusque la chose couchée. Il s’accroupit près d’elle, prit son pouls : elle était vivante. Vivante, oui, mais consciente ?

Vous m’entendez ? Si oui, est-ce que tout va bien ?

La mort aurait été préférable. Face à sa dépendance, je ne pouvait rien. Bien trop grande, bien trop forte, alors que j'étais faible et facile à berner. Mon esprit lui même se bernais. Il me disais d'en prendre, le bien que ça pouvais procurer. On oubliais tout nos problèmes ? Moi je n'y croyais pas. J'aurais bien aimé oublier un tas de chose en prenant cette chose, sauf que rien n'y faisait. Il me plongeais seulement plus dans la dépendance ... Cette chose dont je ne serais jamais capable de m'échapper. Prisonnière, trop faible. Qui aurait voulu m'aider, de toute façon. La douleur au niveau de ma tête ne s'estompais guère. Les étourdissements ne faisaient que commencer et mon mal de cœur persistait. J'avais beau lutter, ce démon prenait possession de moi chaque fois que j'injectais ce produit infecte dans mes veines. Chaque fois qu'il s'écoulait en moi ... J'avais pourtant si peur des aiguilles ... J'étais dans les vapes, perdue dans un monde qui n'étais pas le mien. ~
Je cherchais la force, celle qui m'aiderais à me relever mais je ne la trouvais points. Où étais-t-elle ? Ce courage, cette volonté ? En avais-je ? Oui ... Du moins, avant. Prenant appuis sur mes mains, j'essayais de me relever : sans succès. Je n'avais plus toute ma tête, et je retombais contre l'asphalte froide et mouillée. Je commençais tranquillement à être trempée, mais je ne me relevais pas. Pas la force, pas l'envie. Je poussais un dernier gémissement avant de sombrer dans un demi-sommeil. Je ne sais pas combien de minutes avaient passé entre le temps où je m'étais 'assoupie' et le temps où j'ai senti une main froide dans mon coup. Une voix résonnait dans ma tête, lointaine, mais je parvins à ouvrir les yeux pour me rendre compte qu'il y avait un homme accroupis devant moi.

« Aidez-moi ...»

Arrivais-je à dire faiblement. Quelqu'un devais m'aider ... Me sortir de cette dépendance. Ce poison qui me souillait peut à peut me rendais malade. Je voulais que quelqu'un m'épaule, qu'il m'aide dans ma vie. Où avais-je la tête de demander à un inconnu ? Non ... Je poussais un gémissement, le mal de cœur ayant persisté. Je voulais de l'aide.

Reid, toujours à son poste, écoutait le moindre bruit. Elle ne répondit pas tout de suite, certainement dans une sorte de torpeur. Quand elle murmura un « Aidez-moi », il sut qu’il ne fallait plus parler, mais agir. Il connaissait ces syndromes, cette voix endormie, cette impossibilité de mouvement. Il prit la température de la jeune femme, et elle se révéla être brûlante. C’était normal, et ce qu’il pensait était juste. Il savait qu’il ne pouvait pas lui être d’une grande aide, mais qu’il pouvait l’aider, tout au plus. Il savait très bien l’effet que ça avait sur l’organisme, pour l’avoir vécu tant de fois. Il savait que malgré sa température élevée, elle mourrait de froid, qu’elle avait mal à la tête, qu’elle n’en pouvait plus. Il ne savait tout ça que trop bien. Il enleva donc sa veste, et couvrit cette jeune inconnue. C’était déjà ça de fait, même s’il savait pertinemment que ça ne l’aiderait pas. Il fouilla le parc des yeux, personnes, rien, le néant, le vide, le noir. Il fallait juste attendre que ça passe, où appeler les urgences ; mais les urgences ne seraient pas d’une grande aide, cela dit. Il remit ses cheveux derrière ses oreilles et lança un regard compatissant à la jeune fille.

Je vais vous aider. Promit-il.

Il avait murmuré ces paroles, comme par peur de lui faire peur, d’empirer les choses. Il ne savait pas quoi faire. Il s’était déjà retrouvé dans des situations pareilles, mais jamais en tant que sauveteur…Il aurait bien été recherché un dafalgan chez lui, mais ça mettrait trop longtemps. Alors, il se contenta de garder une main sur le poignet de la jeune femme, pour s’assurer qu’elle vivait toujours.

Le néant ... Un sifflement sinistre bourdonnait dans mes oreilles, sans entendre autre chose. Ça avait duré assez longtemps, et puis, tout s'était arrêté quand ce jeune homme m'avais demander si tout allais. Non, rien n'allais ... Sombrer dans ce chao n'étais pas agréable, mais ça comblais ce vide que je ressentais étant en 'manque'. Je frissonnais au contact de sa main sur mon front. Je devais être brulante, mais pourtant, j'avais si froid. Surtout que j'étais trempée de partout. Sauf que j'avais pas eu la force de bouger. Tel un zombie ... Cette comparaison me fit frissonner et une petite grimace de dégout se dessina sur mon visage. J'avais un haut le cœur. Mes yeux restaient fixé sur l'homme qui m'aidait, et je me disais que j'avais eu de la chance qu'il tombe sur moi. Il gardait son calme et faisait ce qu'il y avait de mieux pour moi. Je poussais un petit gémissement quand il me couvrit avec sa veste ; il allait prendre froid ! Pourquoi faisait-il cela pour moi ? Mes yeux s'embuaient de larmes quand je croisais son regard compatissant. Comme s'il avait déjà vécu ça, comme s'il savait ce que je ressentais en ce moment.

« M... Merci ... »

Réussis-je a dire entre deux sanglots.

Tout ce que voulait, s'était qu'on reste près de moi jusqu'a ce que les symptômes passent. Cela pouvait prendre quelques temps, et s'il restait avec moi jusqu'au bout, je lui en serais tellement reconnaissante. La main qu'il déposa sur mon poignet - probablement pour s'assurer de mon pouls - me rassurais. Elle était froide mais chaude à la fois. Rassurée, je l'étais.

Spencer resta là, à garder le pouls de la jeune femme. Le vent le faisait frissonner, certes, mais il savait que sa veste servait à quelque chose. Il préférait la savoir sur cette jeune fille que sur son dos. Il sentit qu’elle revenait à elle, peu à peu. Il resta près d’elle, toujours accroupit. Il resterait d’ailleurs là tant qu’elle ne serait pas revenue totalement à elle. Il prenait régulièrement sa température, s’assurait aussi qu’elle ne manquait de rien. Il avait même pris la peine de la laisser 5 minutes pour aller lui acheter une bouteille d’eau et quelque chose à manger. Après tout, quand elle sortirait de sa « transe », elle aurait faim et soif. Il en avait de plus profité pour regarder l’heure, et il était très tard. Mais il s’en fichait. Maintenant qu’il était embarqué dans cette histoire, il n’en sortirait pas. Alors qu’il prenait sa température, il la sentit frissonner. Il se pencha en avant, anxieusement.

Vous avez froid ?

Il rajusta sa veste sur elle. Tant pis, il crevait de froid, et plus la pluie tombait plus le vent soufflait. Il repéra un banc à l’abris, sous les arbres. Il porta la jeune femme sur celui-ci. Ce n’était pas très dur, elle était très légère. Une fois au sec, il reprit sa température. Elle baissait…Lentement mais sûrement. Et le pouls redevenait régulier. Il soupira de contentement.

Les minutes passaient, et le jeune homme restait toujours près de moi. Il prenait mon pouls, prenait ma température. Alors que le malheur s'était abattu sur moi, un 'ange' venait m'aider. Peut-être croirez-vous que j'y vais un peut fort en disant qu'un ange m'aidais mais pas moi. S'il y avait un peut de bien dans ce bas monde qui m'étais destiné - une bouée de sauvetage -, alors s'était surement en cet homme qu'il était. Il était si bienveillant. Qui plus ai, il ne me connaissait même pas. J'espérais fortement qu'il n'attrape pas froid, sa veste était sur moi. Je me dis qu'une fois que j'irais mieux, je lui redevrais ça. Il m'avait laissé 5 minutes, me disant qu'il allait m'acheter une bouteille d'eau et de quoi manger. Comment savais-t-il qu'en sortant de ma 'transe', j'aurais faim et soir ? Et s'il avait déjà vécu ce que je vivais en ce moment ? Il avait pourtant l'air d'un homme bien, sans passé. Non ... Je ne devais pas juger les gens. Moi aussi on croyait que j'étais une fille bien, qui n'avait pas de mauvais côtés. Et s'il lui était arrivé la même chose que moi. Enfin ... Probablement pas la même chose, mais quelque chose de semblable ? Tout pouvais arriver ...

« Non ... Ça va ... »

Les effets disparaissaient lentement mais sûrement. Je ne compris pas de suite ce que l'homme faisait en me prenant dans ses bras, mais ensuite, je m'aperçue qu'il se dirigeait vers un banc à l'abris. Une fois au sec, il me déposa sur le banc, pris ma température ainsi que mon pouls, et poussa un soupir de contentement. La façon dont il agissait avec moi ... S'était clair, il savait ce que je vivais. Devais-je lui poser la question ? Je me risquait quand même.

« Vous ... Vous savez ce que je vis, pas vrai ...? »

Reid ne répondit pas. Il finit par reposer ses yeux sur la jeune femme qui commençait à reprendre des couleurs. Il prit une dernière fois sa température...Normale. Il enleva sa main du front de cette "inconnue", et lui sourit.

Oui.

Il laissa un silence s'installer entre eux, puis reprit la parole :

Je ne me suis pas présenté...Je suis Spencer Reid, du FBI, département des Sciences du Comportement.

Un long moment se passa sans que personne ne prenne la parole. Ma question était probablement mal choisie. Il était vrai que se faire demander ça, ce n'était pas très plaisant. Surtout demandé de la bouche d'une parfaite inconnue. Je frissonnais puis serra la veste de l'homme contre moi, ce qui me réchauffa un peux plus. Je devais l'avouer, il sentait bon. S'était la seule chose qui m'était venue en tête à ce moment précis. Le silence persistait, jusqu'a ce qu'il le brise et qu'il me réponde d'un 'oui' à la question que je lui avais posé. Il savait donc ce que je vivais ... S'était donc pour ça qu'il savait exactement quoi faire avec moi. Je hochais la tête, me rendant compte qu'il avait peut-être froid. J'ôtais sa veste et la lui tendit, un petit sourire aux lèvres. Je la déposa sur ses genoux, voyant que l'homme ne la prenais pas. Le petit sourire qu'il avait aux lèvres réussit à me faire rougir. J'aimais les hommes dans son genre, attentionnés et charmant (Qui plus ai, j'adorais ses lunettes !), mais j'avais l'impression que lui, me serait interdit. Il aimait probablement quelqu'un d'autre. Simple intuition de futur profiler - je n'étais qu'une simple étudiante. Comme pour briser le second silence qui venait de s'installer, il se présenta. Spencer Reid ... Ce nom lui disait quelque chose ... Il travaillait au département des Sciences du Comportement ? Ah ! Ma mère m'avait déjà parler de lui. Il était venue donner une conférence à Las Vegas, dans sa classe. Je lui tendit la main, comme pour la serrer.

« Enchantée de faire votre connaissance Spencer. »

Je sourit, puis ajouta :

« Je m'appelle Bliss Anderson, étudiante à l'université en Science du Comportement. Vous savez, ma mère m'a déjà parlée de vous. Vous avez déjà donner une conférence dans sa classe il y a cinq ans de cela. Quelques jours avant qu'elle ne meurt ... »

Je rigolais nerveusement, me rendant compte que j'avait dit la dernière phrase, qui était censé rester dans mes pensées.

« Elle ... Elle s'apellait Elisa Anderson ... Je ne sais pas si vous vous en souvenez ... »

Spencer regarda Bliss poser sa veste sur ses genoux. Il la refusait catégoriquement...Lui, c'était sûr, il serait malade. Mais elle non. Il lui tendit avec un sourire malicieux et un "Gardez-la".

Elisa Anderson ? Oui, je m'en souviens...

Puis, quand elle précisa qu'elle était morte, il ajouta :

Je suis désolé pour votre mère.

Elle faisait des études de Sciences de Comportement...Une future collègue ? Oui, certainement. Voyant le rouge qui lui montait aux joues, il lui offrit un sourire taquin.

Je gardais sa veste dans mes mains, attendant toujours que Spencer veuille bien la prendre. Je m'inquiétais plus de son sort que du miens. S'il tombait malade, je m'en voudrais énormément. J'étais comme ça. Je me sentais coupable pour un rien, mais j'aimais mieux tomber malade que de voir un de mes amis l'être à ma place. Surtout qu'il allait sûrement l'être. Il me sourit malicieusement, me disant de la garder. Il me connaissait à peine, mais je l'avais déjà vue. Cinq ans avant ... Petite, j'avais déjà une passion pour ce que ma mère faisait. Comment ne aimer ? Elle avait été mon seul modèle, et le profilage faisait partit de ma vie. Quand Spencer avait fait sa conférence, j'y assistait. Ma mère m'y avait donné l'autorisation. S'était là mon ... Mon initiation. Voir si ce qui se dirait dans cette conférence me passionnerait au point de reprendre le flambeau. Spencer Reid ... Je n'avais jamais oublié son visage. Il m'avait marqué et fait craqué. Maintenant que j'avais toute ma tête, je reconnaissait ses traits. Ils m'avaient hanté pendant une semaine complète. Au lycée, je n'avais parlé que de sa conférence ... Mes amies m'avaient trouvé barbante. Je rigolais, pensant à ces bons moments.

« Vous n'avez pas à être désolé ... Elle a eu une belle vie malgré tout ... »

Je lui souriait, espérant qu'il n'ai pas vue le rouge me monter aux joues. Trop tard ; le sourire taquin qu'il me fit me fit comprendre qu'il avait tout vue. Je détournais rapidement le regard, passant une main dans mes cheveux trempés.

« C'est un peut grâce à vous que ma passion pour les Sciences du Comportement s'est vraiment développée. Ma mère m'avait donnée la permission de manquer les cours et de venir assister à votre conférence pour voir si s'était le métier qui me passionnait. Elle m'avait donnée la permission alors qu'elle savait pertinemment que si le directeur de l'université me surprenait dans cette salle, il lui passerait un savon. Ça en valait la peine. Grâce à elle et a vous, je rêve d'en faire une profession. »

Je rigolais un moment, me rendant compte que je lui racontait ma vie et que je parlais trop. J'avais honte.

« Je parles trop ... C'est ça ? »

Il écouta, but presque chaque parole de Bliss, son sourire toujours dessiné sur son visage. Quand elle lui demanda si elle parlait trop, il secoua négativement la tête.

Non, non.

Voyant qu'elle refusait toujours sa veste, il enchaîna :

Gardez cette veste ! Je suis de toute manière certainement déjà malade, alors je ne veux pas que vous le soyez...

Je le regardais incrédule ; il buvait presque chaque parole dont je lui faisait part, sans broncher. Il avait vraiment l'air fasciné, intéressé par ce que je lui disais. J'étais heureuse de pouvoir parler à quelqu'un ici. S'était une de mes premières connaissances, qui plus ai, je l'avais déjà rencontré. Et dès le premier regard, il m'avait pratiquement perdre la tête. Enfin ... Drôle d'expression. Seulement, il m'avais obsédé. Si intéressant, si gentil, si mignon. Sauf que je voyais bien -non, j'avais le pressentiment- qu'il aimait une femme. Évidemment, il fallait bien que ça lui arrive. Qui sait, si j'étais arrivée un peut plus tôt, j'aurais peut-être eu ma chance ... Si elle ne m'avait pas abandonnée. Je lui sourit, devenant moins rouge. J'avais les pommettes roses maintenant, j'avais l'air moins idiote.

« Je suis soulagée ... Tous le monde me dit que je parle trop à l'habitude.»

Je rigolais, puis je le regardais, fronçant les sourcils. Il me disait de garder cette veste, qu'il était certainement déjà malade. Il ne voulais pas qu'elle le soit elle aussi.

« Spencer ... Vous savez certainement aussi bien que moi que je le suis certainement aussi. Je ne sais même pas combien de temps je suis resté couchée là ... Je dois vous dire à quel points je suis reconnaissante. Un sincère merci ...»

Je détournais le regard, observant le parc d'enfant au loin. Vide, mais si vivant. Le vent faisait grincer les balançoires, donnant un air sinistre au parc.

C'est normal... Je n'allais pas vous laisser dans le parc en plein milieu de la nuit... Il y a des gens moins gentils que moi, ici.

Il ponctua sa phrase d'un sourire en coin.

Je lui sourit, heureuse de m'être fait trouver par lui. Il y avait des gens peut fréquentables qui trainaient souvent dans le coins et j'aurais pus ne pas avoir de chance, comme à mon habitude. Dieu me l'avait peut-être envoyé ... Même les plus malchanceux avaient le droit à un peut de chance et de bonheur dans leurs vies. Je passais lentement un doigt à l'endroit où je m'injectais ce 'poison', frissonnant. J'avais beau m'injecter ce liquide souillant dans mes veines, j'avais toujours cette peur bleu des aiguilles.

« Vous êtes un homme bien ... »

Je soupirais, serrant sa veste dans mes mains.

« Vous n'êtes pas obligé de me vouvoyer, vous savez. Je suis plus jeune que vous, alors ... Je me sent un peut vieille quand vous faites ça. »

Je rigolais doucement, l'observant par la même occasion. Il avait ce petit sourire en coin qui me faisait craquer, qui le rendait adorable. Le fait de le revoir dans un endroit pareil n'était peut-être pas le fruit du hasard. Avais-t-il réussit à se sortir de sa dépendance ? Avais-t-il réussit là où moi, j'avais échouée ? Un homme si intelligeant que lui ... Il allait de soit qu'il s'en était sortit.Doucement, je déballais le petit sandwich qu'il était partit m'acheté. Il fallait bien que je mange, d'autant plus que quelques secondes avant, j'avais entendue mon ventre gargouillé. Par chance, Spencer ne l'avait pas entendue. J'étais déjà assez embarrassée du fait qu'il m'ai vu rougir à cause de lui, s'il avait entendue mon ventre gargouiller, s'aurait été une catastrophe. Je pris une première bouchée, heureuse qu'il ai pensé à m'acheté de quoi me mettre sous la dent.

« Merci pour le sandwich et le jus ... Vous êtes très prévenant. Votre petite amie à de la chance de vous avoir ... »

Je me tut, consciente que s'était peut-être un sujet tabou chez lui. Il n'avais peut-être pas de copine ... Ce qui serait étrange, car il avait les yeux d'un homme amoureux. Ne me demandez pas comment je le sais, simple intuition. Je baissais la tête, un peut triste de savoir que je ne pourrais pas l'avoir.

Reid ne répondit pas tout de suite. Il ne savait pas trop quoi répondre. S'il mentait, on le verrait. Maintenant, Bliss était peut-être une future collègue et sa relation avec Julie devait rester "Top secrète". Il regarda le sandwich qu'elle mangeait, avant de répondre :

Certainement, oui. Ou alors c'est plutôt moi qui ait de la chance de l'avoir.

Il marqua une pause, et regarda le parc vide : les balancoires se balançaient donnant un air fantômatique à l'aire de jeu.

Un homme bien ? Je n'irais pas jusque là. Dit-il en lui souriant. Et je te vouvoyerai, si vo...Tu veux.

Je mangeais tranquillement mon sandwich, respectant le silence qui régnais entre nous deux. Ce n'était pas comme les autres silence où il y avait un malaise. Nous écoutions seulement les bruits de la nature. L'ambiance était calme, douce même. La pluie tombait doucement, sans faire de ravage. Le vent soufflait, mais pas trop fort, seulement pour dire qu'il balançais les balançoires à son rythme. Je fut presque surprise quand Spencer ajouta qu'il avait bien de la chance d'avoir une copine comme celle qu'il avait. Je sourit ; J'avais eu raison dès le début, cet homme ne m'avais jamais été destiné. Ce n'avais été qu'un coup de foudre de jeune fille, doublé d'une immense admiration. Je me traitais d'idiote intérieurement.

« Et ... Ça fait quoi d'être avec la personne qu'on aime plus que tout ? Ça fait quel effet ? »

Jamais je n'avais été avec ceux que j'aimais. Je n'avais jamais eu de chance en amour, jamais. Je rigolais, consciente que ma question était idiote. Puis, il ajouta qu'il n'irait pas jusqu'a dire qu'il était un homme bien. Je le regardais, un sourcil haussé.

« Vous êtes un homme bien, et ce n'est pas à discuter. »

Je lui sourit.

« Aimez-vous mieux que je vous tutoies ? En Corée, comme partout en Asie, il en est ainsi avec les gens plus âgés que nous. C'est la politesse de base de vouvoyer quelqu'un qu'on ne connais pas très bien. Je n'ai peut-être pas grandi là-bas, mais on m'a élevé avec ces coutumes.»

Spencer ne répondit même pas à sa question. Qu'est-ce que ça faisait d'être avec la personne qu'on aime plus que tout ? Il n'en savait rien. Enfin, si, il savait mais...Comment exprimer ce qu'on ressent ? C'est tout bonnement impossible, parfois.

Je préfère que tu me tutoies, en effet. Surtout si tu es une de mes futures collègues. Ajouta-t-il avec un clin d'oeil et un sourire enfantin.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il réponde à la question que je lui avais posée. J'avais tout simplement oublier de taire cette question. Elle s'était échappée de mes pensées. Par pur hasard. Alors que j'étais avec l'homme pour qui j'avais eu un coup de foudre à mes 17 ans. Le hasard faisait bien les choses parfois. Il me dit qu'il préférais que je le tutoies. En plus, m'annonça que j'était probablement une de ses futures collègues. Le clin d'œil et le sourire enfantin qu'il me fit suffit à me couper le souffle pendant un bon moment. Il était si mignon, si beau. Je passais une main dans mes cheveux trempés.

« Alors c'est d'accord. J'espère que j'aurais la chance de travailler avec toi. Toi et ta grande intelligence ! »

Je rigolais, lui souriant d'un petit sourire enfantin, comme j'étais la seule à être capable de les faires. Je serrais sa veste contre moi, respirant par la même occasion son doux parfum.

Il ya de fortes chances.

Il sourit à Bliss. en voyant qu'elle serrait sa veste contre elle, il rigola intérieurement. Cinq secondes auparavant, elle affirmait ne pas avoir froid ! Puis il songea qu'ils devaient offrir un drôle de spectacle : tous les deux trempés, Bliss ayant une veste de garçon sur son dos. Il remit une mèche de cheveux trempée derrière son oreille, tout en scrutant le parc des yeux.

De fortes chances, oui. Je souriais, heureuse de savoir que je pourrais éventuellement travailler avec lui. Je l'admirais tellement. Je savais que je ne serais jamais aussi intelligente que lui, ni à son niveau -ni même assez bien pour lui -, mais il m'inspirait. D'un côté, il comprenait dans quel enfer j'étais. La drogue était mon plus gros problème, mais à part Spencer, personne ne savait ce que j'avais comme secret. Enfin, se n'était qu'une partie de mon secret, il ne savait pas comment s'était arrivé. Et si quelqu'un devais savoir la vérité, je parie que seul Spencer le saurait. Je ne l'avais peut-être vue que deux fois dans ma vie, mais je lui faisais pleinement confidence. Je réalisais soudainement que dans un excès, j'avais ramenée la veste de Spencer contre moi. Je rigolais.

«Je trouve qu'on est très jolis, trempés de la sorte !»

Je rigolais.

Je trouve aussi.

Il marqua une pause et détailla Bliss. Elle n'avait pas vraiment le physique pour se droguer...Il ouvrit la bouche, mais la referma. La question n'était peut-être pas appropriée...Ils ne se connaissaient pas, il faut dire. Sans s'en rendre compte, il lâcha :

Comment se fait-il que vous...Vous droguiez ?

Je regardais le parc, au loin. Si quelqu'un passait par là ce soir, ils nous trouverais bien étrange. Spencer et moi étions trempés de la tête aux pieds, et nous restions assis sous un arbre malgré ce temps. Je crois qu'au font, nous voulions tous les deux être malade. Ce qui n'aurais pas aider mon cas, j'étais tellement maigre. Et puis, la question fatidique arriva. Comment ce faisais-t-il que je me drogue. Je me mordais la lèvre, ne sachant pas trop que dire. Finalement, je me lançais. Il serait la première personne à savoir cette histoire, et probablement la seule.

« Ma mère est morte quand j'avais 17 ans ... Ça a été un dur événement dans ma vie, mais j'ai réussis à surmonter cet obstacle, et j'ai commencer à habiter seule. Puis, un jour, je revenais de l'école et un homme à commencer à me pousser. Puis, un autre est arrivé et ils m'ont ... Enlevé ... Je suis resté séquestré une semaine et on m'injectais de la drogue avec une aiguille dans le bras pour me calmer pendant qu'ils ... Enfin ... Pour me maitriser. Ça a été horrible, d'autant plus que j'ai peur des aiguilles... »

Je tenaismon bras droit dans ma main, évoquant se douloureux souvenir. Je frissonnais en pensant au nombre de fois où ils m'avaient piqué.

Tu devrais en parler à quelqu'un.

Il comprit ses paroles, écarquilla les yeux et ajouta :

Pas moi. Surtout pas moi. Je garderait le secret, c'est promis, mais tu devrais en parler à quelqu'un de plus...Spécialisé.

Je ne comprenais pourquoi je devrais en parler avec quelqu'un de plus spécialisé. J'avais un problème, certes, mais je ne voulais pas qu'on me catalogue comme droguée. Je n'étais pas une de ces personnes qui se droguaient par choix, j'étais une victime. Jamais je n'aurais touché à ces substances ignobles de mon plein gré. S'était trop horrible pour moi, qui avait toujours été une petite fille modèle. Je prenais cette substance ignoble simplement car j'en avais besoin. J'étais dépendante, sans le vouloir. Prisonnière. Il me dit qu'il garderais le secret, ce qui me rassura.

« Et toi, comment ce fait-il que tu sais ce que je vie ... Je veux dire, comment en est tu arrivé là ... »

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