Mais oui, je vais bien ... { Spencer Reid }

Evidemment, elle allait devoir poser cette question. C'était une obligation. Il se souvenait bien de Tobias Hankel, de cette façon de changer de personnalité, de quand il le battait...Du cri de JJ, du coup, de...Non, non. Il était mort. Reid regarda au loin, dans ses pensées.

Lors d'une enquête...J'ai été désigné, avec une collègue, pour aller interroger un suspect qui était le tueur et...Il m'a kidnappé. Il m'a drogué à plusieurs reprises...Et après...Je suppose que tu devines ce qui s'est passé...

J'espérait ne pas l'avoir mis dans l'embarrât en posant cette question quelque peux, indiscrète. Nous ne nous connaissions que depuis une heure mais je me sentais totalement à l'aise avec cet homme. Ce qui était très étonnant pour moi, sachant ce que j'avais vécue comme traumatisme. Depuis mon agression, j'avais toujours été mal à l'aise avec la gante masculine. Les débuts avaient été terrible - chaque fois qu'un homme m'approchais, j'étais plus que méfiante et je refusais toute les invitations à sortir - mais depuis quelques temps, les choses devenaient un peux moins dure et compliquée. J'étais un peux triste, mais je me disais que ce n'était qu'un coup de foudre de jeunesse. Après tout, je n'avais que 17 ans à l'époque. Et qui plus est, je ne le connaissais pratiquement pas. Qui sait, dans quelques années, je pourrais peut-être rencontrer un homme plus incroyable à mes yeux que Spencer Reid. Je souris, me rendant compte que les effets de la drogue commençaient doucement à se dissiper, et tournais ma tête vers Reid quand il commença à me dire comment en étais-t-il arrivé là. J'écoutais attentivement, hochant la tête quand il me dit que je devinais aisément ce qui s'était passé par la suite. Je me demandais s'il avait réussis à décrocher.

« Et ... Tu as décroché ? »

Les souvenirs le frappaient en plein visage sans qu'il puisse les arrêter. Tobias Hankel, les chiens, la seringue, quand il l'avait battu. Laissant son sourire se perdre dans l'infinité de l'univers. Même si physiquement il semblait parfaitement remis, le douloureux souvenir était présent, pour tous les membres qui avaient participés à cette enquête et encore plus pour Reid. Il le cachait, bien souvent, mais des fois, il se demandait pourquoi il continuait son boulot. S'il devenait prof ou autre, il aurait plus de temps pour Veronica, plus de temps à consacrer à Julie, plus besoin de se cacher, aussi, plus de temps pour lui. Mais il continuait parce qu'au fond, les membres du BAU était sa famille.

Avec de l'aide, oui, mais ça a été dur.

Je frissonnais, ayant peur d'avoir rappelé de mauvais souvenir au profiler. Je savais à quel point toute ces épreuves étaient éprouvantes, à quel point s'était cruel. Les souvenirs nous rongeaient, ils pouvaient pratiquement nous détruire. Je savais tout ce que Spencer avait vécu, je le savais car je l'avais vécu. Physiquement, nous pouvions être parfaitement remis des incidents, mais mentalement, nous étions fragile. La vie de tous les jours me rappelais tous ces souvenirs que j'aurais préféré oublier, ceux que j'aurais aimé enterrer six pieds sous terre. Impossible, ils me rattrapaient, me souillaient. Le vent soufflait. J'agrippais légèrement mes cheveux avec une de mes mains meurtries - en tombant par terre, mes mains étaient atterri sur les petites roches qui m'avaient laissé des écorchures - alors qu'une autre bourrasque venait lentement frapper mon visage. Je hochais la tête quand il me dit que ça avait été dur d'arrêter. Elle comprenait parfaitement, ayant déjà voulu arrêter.

« C'est sur, avec de l'aide on y arrive ... Quoi que ce doit être aussi difficile que s'en l'aide des autre . »

Le vent s'y donnait à coeur joie. Dès qu'un d'eux bougeait, le vent soufflait. Il sourit à la jeune femme, en la voyant frissoner. Pas pour se moquer, loin de là. Et il ponctua ses paroles en aquiesçant. Certes, c'était difficile de décrocher tout seul -Rares étaient ceux qui avaient su-, mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, même avec de l'aide, c'est compliqué. Les publicités qui passent disant d'appeler le centre de désintoxication, soi-disant que ça irait comme sur des roulettes, n'étaient que pures inventions. Car une fois rentré là-bas, maigres étaient les chances d'en ressortir ! Combien de fois n'avait-il pas coupé la télévision en entendant une de ces pubs mensongères ? Beaucoup. Il croisa ses bras, glissant ses mains sous ses aisselles. Il posa son regard chocolat sur les balançoires qui grinçaient sous le rythme régulier du Zéphyr. Il sourit en pensant à toutes les fois où il était venu ici avec Veronica ; il se revoyait en train de la pousser sur la balançoire, donnant du pain aux canards qui patogeaient. La nuit, le parc semblait mort. Pas un bruit, juste un cri de canard de temps à autre. Spencer frissona légèrement : le froid comme la peur. Le noir...Oui, ça lui faisait peur. Plus qu'autre chose.

Je suis d'accord avec toi.

La drogue était si attirante, si tentante quand nous étions accro. Il était si dur de résister plus d'une semaine, alors ne plus y toucher pour toute une vie devait être un supplice. De mon point de vue, puisque je n'avais jamais essayer d'arrêter ... Je luttais, mais je n'arrêtais pas. Je ne le voulais pas, je n'avais jamais voulu infecter mon corps de ce produit hideux, ni même trouer ma peau de ces aiguilles si horribles. Les hommes qui m'avaient séquestré avaient créer une dépendance, quelque chose dont je ne pouvais me sortir qu'avec de l'aide. J'étais trop faible pour le faire seule. Car je mourrais d'envie de me débarrasser de ce monstre pour toujours, mais je n'y arrivais pas. S'était trop pour moi. Alors que je pensais à tout ça, une bourrasque de vent vint me frapper au visage. Je serrais plus fortement la veste que Spencer m'avais prêter, soufflant par la même occasion sur quelques mèches de cheveux trempées qui me tombaient devant les yeux. Le vent soufflait dans les branches d'arbre, créant une ambiance un peu étrange et stressante. Se promener seul ici, avec tous mes esprits, m'aurais tuée. Je n'aimais pas ce genre d'endroit. À se demander comment j'allais faire en étant profiler. Je souris légèrement.

« Je suis trop faible mentalement pour réussir à arrêter moi-même ... »

Oups ! Je me rabaissais encore, comme je le faisais chaque fois. Ma confiance en moi était tellement minime, je ne faisais que me rabaisser.

Il ne faut pas dire ça !

Reid secoua la tête. C'était ce que disait toutes les personnes qui tentaient d'arrêter la drogue. Il s'était dit ça, on lui avait dit ça, mais il avait fait face. Donc tout le monde pouvait le faire Maintenant, il croquait la vie à pleines dents, preuve qu'on peut toujours arrêter d'être dépendant à cette drogue qu'on appelle Dilaudid.

Je rigolais doucement, observant mes pieds. Par chance, il ne pouvait pas voir que j'avais le rouge aux joues en sa présence. Je n'y pouvais rien ... Mais je me trouvais bien stupide. Allais-je tomber amoureuse d'un homme qui n'avait pas de petite amie un jour ? J'étais bien malchanceuse en amour. La vie était nulle quelque fois ... Pour certaines personnes, elle était encore plus horrible. Et avec cette stupide drogue dans son sang, ça ne faisait qu'empirer ma situation. Il secoua la tête, puis me dit qu'il ne fallait pas dire ça. Pourtant, je le disais si souvent. Je me croyais réellement trop faible pour arrêter.

« J'ai essayer tellement de fois ... Mais, chaque fois, je lâchais prise et je retombais. J'aimerais qu'on m'aide. De toute les personnes que je connaisse, tu es le seul qui sais que je ... me drogue. »

Il resta un long moment sans rien dire, écoutant seulement le vent. Celui-ci jouait avec leurs cheveux, les envoyant dans leurs figures respectives. Il plongea son regard dans celui de la jeune femme, comme pour essayer de lire dans ces pensées. Il était profiler, mais pas télépathe, et en cet instant précis, il aurait vraiment voulu savoir ce qu’elle pensait.

Tu vas y arriver. Tu sais, on est presque tous passé par là. Tous les…Enfin, tu me comprends. Et puis, je te promets, que si tu n’y arrives pas, je t’aiderai. Parce que je sais pertinemment qu’il y a des moment où on se dit qu’on y arrivera pas. Mais il le faut. J’ai frôlé l’overdose un nombre incalculable de fois, à cause de la drogue. C’est-ce qui m’a poussé à arrêter. Et c’est une expérience pénible, crois-moi. Je n’ai pas envie que tu arrêtes, à ton tour, parce que tu es passée par là.

Il avait l’impression de parler comme un psychologue, mais sur le moment, ce n’était plus avec le cerveau qu’il parlait, mais avec le cœur. Car en quelques heures, il s’était pris d’affection pour la jeune femme, la protégeant, la surprotégeant même.

Seul le vent brisait ce si long silence. Je restais là, à observer mes pieds. Ils paraissaient trop pâle dans mes ballerines noires. Mes jambes étaient blanches aussi, quoi qu'à certaines place, on pouvais voir des égratignures ensanglantées ainsi que quelque petites ecchymoses. Ma jupe qui était moulante, mais aussi taille haute, ne me cachais, malheureusement, que la mi-cuisse, et encore ! Elle était noire, très simple. Elle m'arrivais, comme je l'avais dit, à la mi-cuisse, et montais un peu plus haut que le dessus de mes hanches. Comme haut, un simple chandail col en V blanc. Ce qui n'était pas des plus pratique sous une pluie de la sorte. Chandail blanc + eau = transparence. Je devais avouer que j'étais assez heureuse que Spencer m'ai prêté sa veste. S'aurait été déplacé de voir mes sous-vêtements - qui étaient très mignon malgré tout -. La voix de son ami la fit presque sursauté quand il parla. Il essayait de me convaincre que j'y arriverais, me disait qu'il m'aiderait. Oh oui ! Si seulement je pouvais avoir son aide.

« Tu sais, le pire dans tout ça ... C'est que j'ai une peur bleue des aiguilles. J'ai toujours eu peur de ces trucs qui te percent la peau, mais, ironie du sort, je me retrouve à faire ce qui m'effraies le plus ... Ridicule, n'est-ce pas ? »

Il se passa un long moment sans qu’aucun d’eux ne bouge, pétrifié en sentant le vent meurtrissant ses membres ankylosés par sa position inconfortable et aussi par le froid. Il frissonna, croisa les bras, comme pour se tenir chaud. Vêtu de sa simple chemise, il se sentait ridicule, sur ce banc. Mais il avait donné sa veste à son amie - et il préférait nettement qu’elle ait chaud à sa place. Il posa son regard sur la ville qui se réveillait. Etonné, il regarda sa montre : 4 heures du matin. Déjà ! Il semblait que tout ça ne s’était passé qu’en une seconde.

Je n’avais pas peur des aguilles, avant, tu sais. Mais maintenant, le simple fait d’aller faire mes rappels de vaccins me terrorise.

Un frisson lui parcouru le corps et elle serra un peu plus la veste de Spencer contre elle. La pluie fine pluie ne faisait que rendre l'air plus frais, et le vent qui venait meurtrir leurs membres ankylosés était plus froid. Déposant ses mains sur ses fines cuisses égratignées, elle frotta ses mains doucement, comme pour créer de la chaleur. Ils étaient peut-être l'été, mais les conditions météorologiques n'étaient pas très bonnes. Mais bon, elle n'avait pas le choix, son uniforme de travail l'y obligeait. Elle observa Spencer du coin de l'oeil et le vit frémir à cause du vent. Se mordant la lèvre, elle se demanda si il n'était pas mieux pour lui de reprendre sa veste. Elle n'aimait pas voir ses amis se sacrifier pour elle. Bliss aimait mieux se sacrifier pour eux, plutôt que l'inverse. Elle aimait trop les autres, elle les aimaient plus qu'elle s'aimait elle. Lentement, elle retira la veste et la plaça délicatement sur les épaules du profiler, comme une fille l'aurait fait à son petit amie. Bien sur, elle ne pourrait jamais être assez bien pour Spencer, ce dit-elle. Mais, elle voulait faire son possible pour qu'il sache que, même si elle ne pourrait être sa petite amie, elle serait toujours là pour lui. Une amie sur qui il pourrait compter à n'importe quel heure de la journée. Elle le soutiendrait, quoi qu'il arrive. D'un geste naturel, elle croisa ses bras nus contre sa poitrine, comme pour se réchauffer et observa la ville qui semblait se réveiller d'un coup. Un regard lancé vers la montre de Spencer indiquait qu'il était 4 heures du matin. Le temps avait passé si rapidement en sa compagnie. D'un autre côté, elle se sentait mal de l'avoir retenu ici, éveillé toute une nuit, alors qu'il avait sûrement du travail plus tard dans la journée. C'était claire, elle ne «gérait» pas, comme lui aurait dit une de ses amies. Puis, elle écouta attentivement les paroles que le profiler disait, comme si c'était vital pour elle d'enregistrer dans sa mémoire ses propos. Hôchant la tête, elle lui sourit et reposa son regard sur la ville.

« Oh, moi c'est chaque fois. Je dois pratiquement me battre avec moi-même pour ... Enfin ... Pour faire cette chose horrible que je voudrais ne plus faire ... »

Elle n'était pas fière d'elle ! Vraiment pas. Elle n'aimait pas s'injecter de la drogue, elle détestait. Comme si elle était une junkie, comme si ça lui était vital. Mais elle voulait arrêter, combattre ce montre.

« Tu sais ... Je ne suis vraiment pas fière de moi ... »

Dit-elle, même si une part d'elle savait que ce n'était pas sa faute. La première injection que son agresseur lui avait fait quelques années auparavant avait scellé son destin.

C’était une pause dans la vie de tous les jours, et ça lui faisait le plus grand bien. Parler avec quelqu’un, simplement parce qu’on en avait envie et pas parce qu’on y était obligé à cause du boulot. Parler de choses personnelles, et non de profilage, de criminels, de pervers et psychopathes était quelque chose de nouveau pour Spencer. Tous les gens qu’ils côtoyait lui parlaient de boulot, de café et de dossiers. Et là… C’était un retour dans le passé avec la belle asiatique qu’il effectuait, et se savoir assise ainsi, sur un banc de Quantico lui faisait un bien fou. Quand elle reposa sa veste sur ses épaules, il fronça légèrement les sourcils. Non, même s’il avait froid, il s’en fichait sur l’instant. Il avait déjà passé la plupart du temps comme ça, et il pouvait encore survivre. Elle, par contre, elle lui semble si fragile qu’il lui semblait tout naturel de lui proposer son aide. Mettre son manteau sur ses épaules, pour ne pas qu’elle ait froid. Il retira celui-ci et le remit sur son amie, un léger sourire sur les lèvres.

- Ne prends pas froid. Ce serait stupide.

En déposant sa veste, sa main frôla la sienne quelques instants et il sentit la froideur de sa peau. Ce qui lui donna quelques frissons. Elle devait être frigorifiée ! Il saisit ses mains, comme pour les réchauffer. Geste que certains pourraient voir d’un drôle d’œil, surtout qu’il avait Julie. Mais c’était simplement pour qu’elle n’ait plus froid qu’il faisait ça. En entendant ce qu’elle disait, il lui sourit, un sourire compatissant.

- Je sais ce que c’est, ne t’inquiète pas, je suis passé par là aussi. Tu te sens faible, et tu as encore plus envie de te droguer. Pour, ne serait-ce que quelques instants oublier tout ça. Et tu n’es pas fier, car tu sais que tout ça est absurde. Mais ne t’inquiète pas. Je te l’ai dit et je te le répète, tu n’es pas seule, je suis là.

Ses paroles, essayant tant bien que mal d’être réconfortantes, étaient assez hésitantes. Il n’avait aucun mal à parler de ça, mais peut-être que Bliss oui. Alors il se tut, toujours en tenant ses mains qui se réchauffaient doucement.

C'était une mettre la vie sur pause, comme on pouvait le faire avec une vidéo sur internet. Elle pouvait voir que Spencer semblait assez détendu, que la vitesse à laquelle il parlait à l'habitude était plus lente, plus détendu. Elle aussi, elle était détendue. Comme si le stress qu'elle avait accumulée disparaissait en la présence du profiler. Il lui faisais un bien fou, il agissait comme un calment. Elle aurait même pus remplacer la drogue par Spencer en ce moment, tellement elle se sentait bien. Parler avec lui l'avait libérée d'un poids. Il était maintenant celui qui connaissait son secret, qui l'avait aidé en cette nuit pluvieuse. Un héro pas très musclé, mais qui lui plaisait beaucoup. Elle lui serait reconnaissante encore longtemps. Et puis, qu'avaient à faire les muscles là-dedans ? Spencer avait l'intelligence, une très belle personnalité, bien qu'il soit quelque peu maladroit avec les autres, et Bliss adorait son style. Et surtout la veste qu'il venait de lui remettre sur les épaules. Elle sourit, amusée du fait qu'il lui ai déposé à nouveau sa veste dans ses mains. Mais, elle rougie légèrement en sentant sa main frôler la sienne. Il avait sûrement sentit à quel point elle étaient froide, car il saisit ses deux mains entre les siennes, comme pour les réchauffer. Elle n'osa plus bouger, aimant la chaleur qui émanait des mains du jeune profiler. Si des gens passaient par-là, ils sauteraient sûrement à la conclusion qu'ils étaient un couple. Malgré les apparences, non, ils n'en formaient pas un. Même s'ils seraient mignons ensemble, elle devait l'avouer.

« Oui ... C'est bien de savoir que tu es là pour m'aider ... Je ne crois pas pouvoir y arriver seule. Je ne suis pas assez forte, je pense. »

Elle pressa légèrement une des mains de Spencer contre la sienne, voulant lui transmettre toute la gratitude qu'elle avait envers lui. Alors que la pluie semblait avoir cessée, un ciel orangé et un soleil se levant se dévoilèrent derrière les nuages. Une légère brise moins glacée que les dernières vint se frapper contre leurs visage et la chaleur semblait peut à peut revenir.

« Tu sais, c'est bon de rester ici. C'est bien différent de Las Vegas. »

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