Sujet: Cours Alice, cours ! { Kyuzuke Takeda } Mar 21 Sep - 1:46
Il faut considérer la vie comme une partie que l'on peut gagner ou perdre. Simone de Beauvoir
Alice, assise auprès de sa sœur sur le gazon, commençait à s’ennuyer de rester là à ne rien faire ; une ou deux fois elle avait jeté les yeux sur le livre que lisait sa sœur ; mais quoi ! pas d’images, pas de dialogues ! « La belle avance, » pensait Alice, « qu’un livre sans images, sans causeries ! » Elle s’était mise à réfléchir, (tant bien que mal, car la chaleur du jour l’endormait et la rendait lourde, ) se demandant si le plaisir de faire une couronne de marguerites valait bien la peine de se lever et de cueillir les fleurs, quand tout à coup un lapin blanc aux yeux roses passa près d’elle.
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Un vieil exemplaire du si populaire livre de Lewis Caroll à la main, je m'arrêtais un moment de lire pour observer lentement la rue calme ; Au loin, quelques enfants jouaient dans la rue, rigolant et criant de bon cœur. La température redevenais plus douce, un peu plus chaude que ce matin. Un doux vent s'élevait, créant une jolie ambiance. Je venais de rentrer, le soleil se couchait lentement mais surement, il devait être 19h30. La preuve : Mon vélo était encore sortit, mon casque blanc était par terre et mes talons qui m'avaient donnés mal au pieds - j'avais retenue la leçon. Ce serait des talons bien moins haut que je porterais à mon stage - étaient déposé devant moi. J'étais assise sur une assez grande chaise, les lumières de dehors déjà toutes allumées, profitant d'un bon livre. Oui, même à 22 ans je lisais des livres comme Alice au Pays des merveilles. Ce livre, depuis que j'étais enfant, je l'avais toujours adoré. Ma mère me l'avait souvent lu. S'était un bon souvenir d'elle. Chaque fois que je le lisais, je pensais à cette femme courageuse. Doucement, je jouais avec le coin de mon signet tout en me mordant la lèvre. Penser à ma mère trop longtemps me rendait tellement nostalgique. La nuit pointait son nez, et il ne fallu que quelques minutes avant que la pénombre s'installe. Un bon courant d'air me fit frissonner, et je décidais de rentrer pour chercher une veste. Ensuite, me disais-je, j'irais ranger ma bicyclette dans le garage. Je déposais mon livre sur la chaise, puis entrait dans ma villa. Une fois à l'intérieur, je cherchais du regard un pull ou une veste pour me tenir au chaud. N'en voyant point, je montais à l'étage où je trouvais un cardigan rouge sang que je pris. Je descendis les escaliers et ouvris la porte pour sortir. Je descendais les quelques marches du patio et pesait sur les bouton pour ouvrir la porte de mon garage. Je restais plantée là, enfilant ce cardigan qui contrastait parfaitement avec ma tenue - j'étais totalement vêtue de noir -. Une fois la porte ouverte, je prenais mon vélo à deux mains ainsi que mon casque pour les ranger dans ce garage pratiquement vide. Comme je n'avais toujours pas de voiture, il ne me servait pas à grand chose, si ce n'étais que pour ranger quelques petits trucs inutiles. Alors que je sortais et refermais les portes, une horrible bourrasque de vent vint me frapper au visage et, par la même occasion, fut s'envoler les feuilles qui étaient empilées par terre ; mes feuilles de profilage.
« Merde ! »Criais-je, en colère contre moi-même. Tout était la faute de ma ridicule insouciance.
Je courrais pour en attraper quelques unes sur le gazon, mais il devait y en avoir au moins une centaine qui étaient un peu partout. Il y en avait sur le trottoir, même dans la rue. Par chance, elle n'était pas trop passante, je ne courrais donc aucun risque de me faire heurter par une voiture. J'avais l'air tellement idiote !
Dernière édition par Bliss Anderson le Ven 19 Nov - 4:10, édité 1 fois
Kyuzuke Takeda
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Sujet: Re: Cours Alice, cours ! { Kyuzuke Takeda } Mer 22 Sep - 13:50
La route...La route est décidément trop longue. Ces routes sont toujours longues, aussi longue qu'une veille de noël. J'observais l'horizon au loin, une adresse en tête. Ce soir serait un soir baigné dans le sang. La soif était plus que présente en moi, la victime du jour ? Un avocat...Un avocat très peu scrupuleux. Je ne vous donnerai pas les détails de ce dossier, vous risqueriez d'avoir envie de devenir comme moi au final. J'esquisse un sourire, simple et discret alors que la route continuer de défiler devant moi. Et si je mettais un peu de musique ? Oui...Ca serait bien un peu de musique...
Je pose ma main sur le poste de radio, cherchant une station que je capterais à la perfection mais surtout cherchant une musique qui me plairait. Quelque airs de guitare me font arrêter de chercher, j'aimais ce son me rappelant un peu la salsa, son sensuel et délicat...Et la voix de ce chanteur...Neil Diamond. Elle s'élève doucement dans la voiture.
Je ne peux m'empêcher de poser mes doigts sur les touches qui me permettent d'augmenter le son. La nuit se couche, une musique s'associe peut-être pas parfaitement à cet instant précis mais je l'aime bien et elle m'enivre littéralement. Ne serait-ce pour ce son entrainant. Le son noie littéralement la voiture, je chante tout seul dans ma voiture et les rares patients que je croise et qui ont le temps de me voir peuvent se poser bien des questions il est vrai. Esquissant un nouveau sourire, je m'amuse dans cette voiture, j'ai hâte et je me sens si impatient. Cet instant est à la fois celui que je déteste le plus comme celui que j'aime le plus. Cette excitation que l'on ressent juste avant d'ouvrir un paquet cadeau, cela est similaire à peu de chose près. Ce n'est pas un paquet cadeau que je vais ouvrir mais un homme.
Je suis tellement enivrée par cette musique que je ne fais pas assez attention à ma route, pas assez pour voir cette femme traverser, s'arrêter au beau milieu de ce chemin. Je n'ai le temps que de la voir se baisser pour prendre quelque chose au sol...Pile le temps d'appuyer de toute mes forces sur la pédale de frein. Les pneus hurles et laisse des traces de gommes derrières eux. La voiture s'arrête, par chance, à quelque centimètre de la malheureuse. La musique s'estompe doucement, jusqu'à entièrement disparaitre. Mon coeur bas la chamade, une poussée d'adrénaline semble m'avoir anestésier pendant quelque seconde. Seconde pendant lesquels je reprend doucement mes esprit. Je retire les clés du contact et je quitte la voiture...Noël sera pour plus tard apparemment...
« Vous n'avez rien ? »
M'inquiétais-je en premier. Je la regarde, la jauge durant quelque seconde. Cette une jolie femme, je dois bien l'admettre. Je regarde mes pieds, une feuille de papier semble vouloir s'y échapper. M'agenouillant et la ramassant, je ne peux m'empêcher d'y jeter un bref coup d'oeil. Drôle de coïncidence apparemment. Je ne peux m'empêcher de sourire. Même si cette femme vient de me gacher ma soirée ensanglanté, elle aura malgré tout réussi à me faire sourire. Tenant la feuille d'une main, je lui tend la seconde.
« S'il-te-plaît viens prendre ma main »
Dis comme cela, je peux admettre que cela peut paraître bizarre ? Mais mon allure ne montre-t-il pas que je suis un original ? Et puis, si vous aviez écouter la chanson avant autant d'attention que moi, vous comprendriez que cette simple phrase n'est rien d'autre qu'une des délicieuses paroles de cette merveilleuse musique.
Bliss Anderson
Messages : 330 Date d'inscription : 19/07/2010 Age : 36
Sujet: Re: Cours Alice, cours ! { Kyuzuke Takeda } Jeu 23 Sep - 4:03
Alors que j'aurais souhaité que le vent cesse de souffler aussi fortement, une bourrasque me fit perdre tout espoir. Il n'arrêterait décidément pas de venter de si tôt. J'aurais pus me réfugier dans mon monde d'illusions si rassurant, mais je préférais regarder la vérité en face ; je n'arriverais jamais à toute retrouver ces stupides feuilles de papier. J'avais pourtant souvent l'habitude de mettre en pratique la 'positive attitude', mais étrangement, ce soir n'était pas un soir où je la mettrais en pratique. Si la journée avait été belle, il faudrait impérativement que sa fin en soit autrement. Car ce démon noir me souillait et me rendait atrocement mal en point mentalement. Cette chose qui prenait le contrôle total de ma vie me faisait tellement peur. Et pourtant, sans aide, j'étais prisonnière, trop faible pour me libérer de son emprise. Il était un poids. A cause de lui, je coulais. Je coulais dans ces mensonges noires et sales qui me détruisaient petit à petit. En y pensant, j'enviais ces feuilles de papiers dispersées un peu partout : Elles pouvaient s'envoler, elles. J'en attrapais une au vol, les larmes aux yeux. Larmes qui voulaient couler, mais pour aucune raison. J'en avais tout simplement assez. Les échecs et les malheurs s'empilaient, formant une grosse honte envers moi-même. Je me trouvais pathétique et je ne faisais rien pour améliorer ma confiance, pensais-je.
Entendant un bruit de feuille vers la rue, je me dirigeais vers celle-ci. Il y en avais plusieurs et comme la circulation n'était pas fréquente ici, je ne craignais pas de me faire frapper par une voiture. Je m'avançais, regardant quand même de gauche à droite pour voir si un véhicule pointait du bout du nez, puis m'accroupis à genoux pour mieux rassembler ces stupides photocopies. J'étais tellement à bout que je n'entendis même pas la voiture qui arrivais rapidement. Tous ce passa trop vite pour que je réalise ce qui se arrivais réellement ; Je fermais les yeux, entendant les pneus hurler, puis je tombais - d'une façon très étrange, qui plus est-. Ce n'étais que quelques secondes plus tard que j'ouvris les yeux, tremblante, et que je sentis une vive douleur à mon poignet. Celui sur lequel je m'étais retenue en tombant, celui sur lequel tout mon poids était. Je poussais un gémissement que le conducteur avait bien pu entendre, puisqu'il venait de sortir de sa voiture. Une petite larme perla sur mon visage alors que j'observais l'étranger. Il me demanda si j'allais bien, me regardant un moment et se penchant pour prendre une des feuilles que je venais à peine de ramasser. Je le regardais, le souffle court, et distinguais mal ses traits à cause de mes yeux remplis de larmes qui ne demandaient qu'a être expulsées au plus vite. Je ne voulais en aucun cas bouger ma main qui me faisait atrocement souffrir, alors, du revers de ma main droite, j'essuyais les larmes qui perlaient au coins de mes yeux. Je relevais doucement la tête et pouvait enfin voir les traits de cet inconnu. Je fus ébahie par ce que je vus ; Il était vraiment magnifique, avec ses traits asiatiques, sa peau pâle, et ce petit sourire qui apparaissait sur son visage à la fois mince et masculin. Son style me surprenait, mais il lui allait à merveille. Intimidée, je ne répondis pas à sa question et je me mordis la lèvre quand il me tendit la main. « S'il-te-plaît viens prendre ma main », me dis-t-il, le plus naturellement possible. Je frissonnais, ses paroles sonnant comme une offre d'aide. Comme s'il m'avais proposé de m'aider à combattre ce démon ... Non ! Les pensées positives et l'espoir ne m'avaient jamais vraiment mené nul part. Je ne me créais seulement que plus d'illusions. Ce qui était mauvais pour moi. Lentement, je lui tendis ma main droite, la seule qui n'avait pas absorbée tout le choc, et grimaça. J'espérais ne pas m'être cassé le poignet, n'ayant pas besoin d'un malheur de plus. Je resserrais mon emprise sur sa main, comme si j'avais peur qu'il me laisse tomber, et me donnais un petit élan pour me remettre sur pied. Je sentais mon sang palpiter dans mon bras, la douleur s'amplifiant. Répondrais-je à la question que cet homme m'avait posé en premier ? Je ne voulais pas lui causer de soucies, je ne voulais pas qu'il gâche sa soirée simplement à cause de moi. Je m'imaginais déjà en fardeau, et ce rôle m'allais bien.
« Je ... Je vais bien ... Je crois ... Enfin, peut-être une simple entorse au poignet ... »
Menteuse, pensais-je. J'étais sure qu'il était cassé. Enfin, je dramatisais peut-être simplement. Mais la douleur que j'éprouvais me rendais folle. Pire que la douleur à laquelle je faisais face en m'injectant le démon dans mes veines.
« Mais ... Mais je vous assure que ce n'est rien ... J'ai surement gâché votre soirée ... J'en suis désolé. Je suis tête en l'air et je n'ai pas penser que je risquais de me faire heurter par une voiture et ... Et ... »
Je stoppais net de parler, réalisant que je ne faisais qu'aggraver mon cas. À quel point me trouvais-t-il idiote et et insouciante ? Me mordant la lèvre, je baissais la tête et fit une courbette - les manières de politesse asiatiques restaient encrées dans ma mémoire - et le fixait dans ses yeux brun si profond et fascinent.
«Je suis désolé, je parle trop ... Ça m'arrive quand je suis stressée et ... Oh mon dieu, vraiment ... En plus je dis n'importe quoi à un inconnu ! Ne faites pas attention à moi, je vais me débrouiller seule ...»
Kyuzuke Takeda
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Sujet: Re: Cours Alice, cours ! { Kyuzuke Takeda } Jeu 18 Nov - 17:44
J’étais sagement en train d’attendre que la jeune femme se décide à attraper ma main. Esquissant un petit sourire en coin, je l’observais. C’était une bien belle jeune femme qui venait de littéralement bousillée par soirée. J’avais autre chose à faire que de m’occuper d’une demoiselle à vrai dire mais si je faisais ça, je ne serai pas réellement un gentleman ? La laissez là sans lui porter secours ne m’intéressait guère, ce n’était pas moi et puis bon…Même si je ne comprenais que peu de chose sur les relations humaine, je n’en restais pas moins un très bon imitateur. Un masque sur le visage. Elle posa sa main droite dans le mienne et délicatement je la tira vers moi, l’aidant à se relever de cette chute et à se remettre de cette frayeur.
« Je ... Je vais bien ... Je crois ... Enfin, peut-être une simple entorse au poignet ... »
Une simple entorse ? Je regardais un instant la main gauche, celle qu’elle ne m’avait pas tendu donc…Mieux valait pour la demoiselle qu’elle y mette un peu de glace, il n’était pas difficile à savoir que si elle ne faisait rien, elle se retrouverait avec le double de poignet actuel. Reposant mes yeux sur la jeune femme, je l’observais doucement…Elle avait l’art d’insinuer en moi de vieux souvenir, des souvenirs que j’aurais très certainement préféré oublier aujourd’hui mais qui n’avait de cesse de venir me hanter chaque jour de ma vie.
« Mais ... Mais je vous assure que ce n'est rien ... J'ai surement gâché votre soirée ... J'en suis désolé. Je suis tête en l'air et je n'ai pas penser que je risquais de me faire heurter par une voiture et ... Et ... »
Gaché ma soirée ? D’une certaine manière oui, ma futur proie devrait certainement attendre hélas. Peut-être que ce geste n’était pas appropriée mais je ne pouvais m’empêcher d’observer ma montre. Confirmant ainsi ce que je pensais, cela ne servait plus à rien de courir, l’homme que je souhaitais m’offrir ce soir était déjà rentré chez lui. Dommage, j’avais tant de chose à préparer avant son retour…Tant pis…
«Je suis désolé, je parle trop ... Ça m'arrive quand je suis stressée et ... Oh mon dieu, vraiment ... En plus je dis n'importe quoi à un inconnu ! Ne faites pas attention à moi, je vais me débrouiller seule ...»
Oui, elle parle trop mais j’apprécie le son de sa voix. Ne pouvant m’empêcher de sourire, je regardais la demoiselle pour la rassurée sur mes intentions et surtout sur le fait que je ne lui en tenais pas rigueur. Les choses auraient pu très mal tournée…
« Kyuzuke Takeda… »
Deux mots, mon nom, mon prénom…liant le geste à la parole je lui offrit la même courbette qu’elle m’offrait quelque minute plus tôt…Ajoutant pour qu’elle puisse mieux assimiler l’information :
« Je m’appelle…Kyuzuke Takeda »
Me remettant droit, je la regardais gentiment, un sourire bienveillant sur les lèvres…
« Ainsi, vous ne parlez plus à un inconnu… Laissez moi vous aider… »
Ne lui laissant pas le temps de répondre, je ramassais déjà les quelques feuilles éparpillé sur le trottoir et la route, faisant attention à ne pas me faire renverser par une quelconque voiture qui pourrait débouler de la route. Un coup d’œil sur ses feuilles m’informait déjà d’une chose…Je la reverrai très certainement…Revenant vers elle, je lui tendais le petit tat de feuille que je venais de ramasser par terre.
« Je crois que c’est à vous… »
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Sujet: Re: Cours Alice, cours ! { Kyuzuke Takeda }