Et mes plaies s'ouvrent un peu plus à chaque fois que tu t'entêtes [ Violette Martin ]

C'était décidé : Violette parlerait avec moi ce soir. Il était 21 heures. Elle m'avait appelé, elle rentrait plus tôt. Parfait. Elle m'avait caché qu'elle avait peur de Luke, alors qu'elle savait pertinemment que je ne la laisserais jamais sans surveillance. Un peu moins d'un mois, c'est le temps qu'il restait de liberté à sa Dulcinée. Il tuerait Luke à coups de poins s'il le fallait. Mais personne ne toucherait un cheveux de la femme la plus extraordinaire au monde.
J'avais placé deux verres sur la table en verre du salon. Un rempli d'eau et l'autre de coca. L'eau, pour elle. Avec sa "maladie"...Voilà. Je me tapai la tête en évoquant ça. Elle était malade. Tellement plongé dans mes scénarios noirs, je n'avais pas pensé à ça...Evidemment, Luke la boulversait, c'était normal. Mais aussi, elle pouvait être malade...Ca lui arrivait souvent. Grippe ? Enceinte ? Non, cette dernière supposition était à écarter : ces dernières années, on n'avait pas... Non. Donc, elle n'était pas enceinte. La grippe ? Besoin de se coucher, cernes, nausées et vomissements. Non, ce n'était pas ça. Son HADA s'était peut-être amplifié. Impossible. Je m'assis dans le divan, et passa mes mains tremblantes sur mon visage. Je n'aimais pas qu'elle me mente.

Dossier, café, toilettes, dossier, dossier, dossier, café, pause, dîner...
Les journées des profilers étaient tellement normales, ces temps-ci...Plus d'enquêtes. Plus rien. Le vide, le néant. Elle n'avait plus rien à faire. Elle prenait de l'avance le soir, quand Adam dormait. Elle s'arrêtait, parfois, et le regardait dormir. Il était si mignon comme ça. On aurait dit qu'il était totalement ailleurs, que son esprit avait quitté son corps pour la nuit et qu'il partait dans l'au delà pendant que son enveloppe corporelle rechargait ses batteries. Et bénit était l'instant où Violette se couchait à ses côtés, respirant à grandes bouffées son parfum sucré. Des fois, quand il se réveillait pendant la nuit, il la prenait dans ses bras : et c'était dans des instants pareils que Violette reconnaissait Adam Jackson, l'adolescent qu'elle aimait autrefois. Elle sourit en repensant à ça.
Elle était au volant de sa voiture. Les embouteillages étaients omniprésents. Quelle idée avait-elle en tête en prenant ça voiture ? Elle était partie plus tôt pour profiter de son fiancé. Elle arriverait à l'heure où elle partirait normalement. Elle finit par arriver 20 minutes après, exténuée. Elle attrapa son sac et rentra dans son appartement. La surprise qu'elle eut en voyant Adam assit dans le canapé, deux verres devant lui !
Des questions explosèrent dans chaque coin de son cerveau. Est-ce qu'il la trompait ? Pourquoi était-il dans le canapé ? Et des autres dont elle se serait passée. Elle déposa son sac à terre, enleva sa veste et ses chaussures avant de rejoindre l'homme qu'elle aimait. Elle resta un instant sans rien dire, à le contempler. Ses yeux fermés, sa poitrine qui se soulevait quand il respirait. Elle s'avança à pas de loup vers lui et se pencha à sa hauteur, avant de déposer ses lèvres sur celles d'Adam. Elle s'assit alors à ses côtés, et n'ajouta rien. Elle savait qu'il se faisait du soucis pour elle.

Je fus tiré de mes pensées par des lèvres douces. Les lèvres, plus précisément, de Violette. Je rouvris les yeux, et la contemplait. Ses cernes s'étaient amplifiés, elle tremblait, elle était fatiguée. Elle était très certainement malade en plus qu'appeurée. Et ça me déplaisait horriblement. En plus, elle était stressée avec son boulot à la BAU. Elle s'assit près de moi et j'attrapai sa main. Main moite, cela dit. Je fis un quart de degrés, de façon à lui faire face. Je déposai un tendre baiser sur ses lèvres avant d'ajouter :

-J'ai parlé à ta marraine il n'y a pas longtemps, Violette.

Je pris le verre d'eau et lui tendit. Je vis ses yeux bleus se remplir de larmes, et je les essuyai d'un revers de la main.

Violette se détendit quand Adam prit sa main. C'était un des rares moment où elle profitait de lui, et elle aimait ça. Il se tourna alors vers elle et l'embrassa tendrement : elle sentit son coeur s'accélérer. Combien de fois avait-elle essayé de lui dire qu'elle en voulait plus et qu'il ne comprenait pas. Elle noya une de ses mains dans la chevelure noire de son fiancé et l'enleva quand le baiser se stoppa. Quand il lui avoua avoir parlé à sa marraine, elle comprit qu'il savait tout : son sang se glaça. Elle sssayait de lui cacher, de faire qu'il n'ait pas peur pour elle. de plus, elle avait attrapé froid et elle était donc plus fragile et faible : difficile de ne pas douter en voyant ça ! Elle laissa les larmes envahir ses yeux quand il lui annonça ça ; mais très vite, il les eut essuyées en mururant un faible "Tt-tt-tt" qui voulait dire : ne pleure pas, je suis là. Elle savait qu'il était là pour elle. Il lui tendit le verre d'eau, qu'elle saisit de ses mains tremblantes et elle le porta à ses lèvres, puis but une gorgée du breuvage froid. Elle redéposa le verre, et sourit faiblement.

Ca va, j'ai juste un peu peur... Mais elle finit par exploser, les lames coulant sur ses joues ; Oh écoute, Adam, j'ai peur, très peur, il va me tuer, tu le sais...

Elle se laissa tomber dans les bras de son fiancé en sanglotant.

Très tôt, elle se bottit contre moi en sanglotant. Mon coeur se serra, et je la pris dans mes bras. Elle était tellement adorable ! Jamais elle ne parlait de ses soucis, mais elle sera toujours prête à aider les autres à régler les leurs. Son travail à la BAU était une preuve. Je lui caressai le dos, en prononçant des paroles réconfortantes. Très vite, elle sembla se calmer mais les larmes étaient toujours présentes. Luke. C'était en partie de ma faute s'il la traquait ainsi. Jeune, elle était tombée amoureuse de moi, avait quitté ce Luke pour pouvoir m'aimer pleinement. Ne supportant pas cette rupture, il avait tué deux lycéennes brunes aux yeux bleus. Des filles qui Violette connaissait bien, en plus. Des amies à elle. Elle s'était alors enfermée dans sa chambre pendant des semaines avec que Kristen aille lui parler et la tirer de tout ça. Et après...En fait, elle était très malchanceuse. Où alors, ce jour-là, le ciel s'était abattu sur elle. Je lui embrassais le crâne, perdant ma main dans l'immensité brune de sa chevelure. Elle finit par se calmer entièrement mais resta dans mes bras ; ce qui cela dit, ne me dérangeait aucunement.

Il ne te tuera pas. Les profilers te surveillent, et de plus, moi aussi.

Après un moment de silence, j'enchaînai, dans le but de la réconforter :

Je t'aime.

Elle se blottit dans ses bras doux. Respirant son parfum avec gloutonnerie, comme si elle allait le manger. Il était si attentionné...Jamais, de toute sa vie, elle n'avait rencontré quelqu'un comme lui...Elle l'aimait. Le savait-il ? Oui, elle lui répétait à longueur de journée. Quand, le matin, il lui souriait, lui remettait une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille, un "Je t'aime" filtrait à travers ses lèvres. Quand il préparait le déjeuner comme il sait si bien le faire, à l'anglaise, elle se postait derrière lui et passait ses bras blancs autour de sa taille en souriant, puis posait sa tête sur son épaule, avant de murmurer un "Je t'aime". Quand il lisait Freud ou un livre d'architecture, elle lui apportait un café noir, qu'elle déposait sur un table ou un meuble quelconque proche, avant de baisser son livre, de l'embrasser et de lui dire "Je t'aime". A toute occasion, elle le lui disait. Elle s'endormit presque dans ses bras, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Des flashs défilaient ainsi, dans sa tête, comme une musique dont on ne savait pas se défaire. En parlant de musique, elle avait "Erase" de Mika en tête. Musique qui n'était pas vraiment de circonstance, vu qu'elle parlait de séparation. Mais une si belle musique ! "When the pain won't go away you might as well put your finger on the trigger". Elle se laissa emporter dans son monde à elle, loin de ses soucis. Des dossiers qui auparavant étaient abondants étaient maintenant très peu là, et Violette passait ses journées à arpenter la cafétéria, café en main. La paperasse ne lui manquait pas, non, mais les affaires oui. Son fiancé qui essayait du mieux qu'il pouvait de la réconforter, de la couver, mais qui était tellement distrait que des fois, c'était elle qu'il blaissait directement. Son état de santé, plus qu'alarmant, qu'on ne manquait pas de remarquer ; les coups d'oeil anxieux, les "Ca va ?", les accolades joyeuses de ses collègues le lui prouvait. Mauvaise nouvelle, ça donnait à Morgan des raisons de se moquer, surtout cette taquinerie plus vieille que le monde "Qu'est-ce qui a pu empêcher Violette martin de dormir ?" puis ce regard horriblement terrifiant tellement il était pervers. Ca ne manquait pas, à chaque fois, de faire sourire la jeune profileuse, mais au fond d'elle, lle se consumait. Sa tête était aussi vide qu'une ville fantôme, si pas plus. Son manque évident de famille, aussi : Adam, Kristen et sa mère. Son père qui la cherchait toujours, certainement dans l'espoir de la revioler. Elle n'avait pas de soeur, pas de frère.

Bref...Toujours absorbée dans ses pensée, elle n'entendit même pas Adam lui dire que les profilers et lui veillaient sur elle. Elle sourit tristement mais fut de suite aspirée dans le monde de ses pensées. Elle s'imagina, les profilers plus tard : Edward marié, avec des enfants et une belle famille, Sara, avec un compagnon, enceinte, Natasha et Hotch veillissant, heureux. Rossi, devenun horriblement célèbre, plus que maintenant, remarié pour la quatrième fois. Cette pensée lui arracha un sourire. JJ et William, avec Henry et les deux nouveaux-nés en train de jouer dans un parc. Reid...Reid. Que pouvait-elle dire à son sujet ? Elle avait remarqué qu'entre Julie et lui, le courant passait bien. Assez normal, dans la mesure où il sagissait de deux génies ! Spencer et Julie...Ensemble ? Pourquoi pas. Avec des enfants...Moui, c'était plausible. Garcia et Kevin Lynch, avec une fille à bras. Pourquoi une fille ? Un présentiment. Elle et Adam, mariés...Des enfants. Deux, une fille, un garçons. Elle soupira de bonheur et sembla fondre dans les bras de son fiancé. Ses deux yeux limpides se posèrent sur le verre de coca non entamé d'Adam, puis sur le visage de celui-ci. Elle posa un simple baiser sur ses lèvres, et posa son tête sur son torse, écoutant son coeur battre. Quand il lui dit qu'elle l'aimait, le sien, de coeur, se mit à fondre. Les larmes lui montèrent aux yeux, et elle ferma les paupières. Elle laissa un silence s'installer, avant de reprendre la parole.

Moi aussi, je t'aime, Adam...Je ne te le répéterai jamais assez.

On resta ainsi longtemps, jusqu'à ce que je rompe le silence. Violette s'était peut-être endormie ? Non, elle avait les yeux ouverts. Je me levai, en prenant soin de la laisser dans la même position, mais plus sur moi. Elle me sourit, et ferma les yeux.

Tu as faim ?

Je n'attendis pas sa réponse que déjà, j'étais dans la cuisine. Qu'allais-je lui préparer ? Un chicon au gratin ? Des lasagnes ? Des pâtes bolognaise ? Oui, va pour la troisième option. Je commençai la préparation et jettai parfois des coups d'oeil à Violette qui semblait s'être réellement endormie. La sauce prête, l'odeur la réveilla sûrement, car je n'eus pas le temps de se retourner à nouveau que déjà, elle était assise sur le sofa, en train de se frotter le visage. Ses deux yeux pastel se posèrent sur moi et je lui souris. Elle se leva, et je pus enfin voir sa tenue : une robe bleue coupée par une ceinture noire. Elle porta un gilet noir, assorti à sa ceinture...Et après un coup d'oeil dans l'entrée, à ses chaussures. Des converses noires. Elle s'habillait toujours avec moins de sérieux que ses collègues, mais n'atteignait pas le stade de Garcia. Elle avait un serre-tête noir, aussi. Dans cette tenue, elle semblait si... Irréelle. Ellle s'approcha, fit semblant de sentir la sauce comme un grand connaisseur sous mes rires, avant de remettre mes cheveux en place. Elle prit une pâte dans la passoire qu'elle avala en souriant. Enfin, je retrouvai Violette. La Violette, la normale. Bien qu'elle était encore différente, je la retrouvai peu à peu. Elle s'étira, et j'en profitai pour la prendre dans mes bras. Elle était plus petite que moi, certes, mais je n'étais pas grand non plus.

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